La détérioration de la coopération conduit à une augmentation des risques politiques

Les 12 derniers mois ont donné une sorte d’avertissement aux dirigeants d’entreprises pour ce qui est des risques politiques auxquels leurs organisations sont confrontées. La coopération mondiale est sous une pression croissante qui entraîne l’intensification des préoccupations à l’égard des risques politiques dans le monde entier. Dans le contexte des problèmes de nature économique, des changements technologiques rapides, des préoccupations environnementales et de la montée des politiques populistes, l’année 2017 s’ouvre avec un paysage politique mondial déstabilisant.

Le Rapport 2017 sur les risques mondiaux, préparé par le Forum économique mondial avec l’aide des Sociétés Marsh & McLennan et d’autres partenaires, montre que les risques de conflit se classent parmi les premières préoccupations de la communauté commerciale. Les organisations craignent de plus en plus les risques suivants :

• Échec des gouvernances nationales.
• Échec des gouvernances régionales ou mondiale.
• Conflits entre États avec des conséquences régionales.
• Attaques terroristes de grande portée.
• Effondrements ou crises des États.
• Armes de destruction massive.

La détérioration de la coopération entre les pays constituera un risque majeur pour les entreprises au cours de l’année à venir. Par exemple, l’affirmation politique croissante de la Russie et les tensions entre la Chine et d’autres pays de la mer de Chine méridionale alimentent les inquiétudes. En outre, les attaques terroristes qui ont eu lieu au cours de l’année dernière dans des pays comme la Turquie, l’Allemagne et la Belgique ont sensibilisé le public au risque politique.

Pendant ce temps, des événements comme le résultat des élections américaines et le vote du Royaume-Uni pour le Brexit démontrent une polarisation politique croissante et un consensus du public envers les politiques de repli sur soi-même. Les récentes déclarations du président élu américain selon lesquelles il envisage de se retirer du récent plan d’action conjoint et exhaustif (l’accord sur le nucléaire avec l’Iran) et de l’accord de Paris sur le changement climatique, ainsi que la sortie de parties prenantes majeures des accords économiques tels que le Partenariat transpacifique et le Partenariat pour le commerce et l’investissement au Canada atlantique, ont une grande importance géopolitique.

Besoin d’une sensibilisation accrue au risque

Étant donné ce contexte mondial, les risques politiques deviennent plus volatils et beaucoup plus complexes. Les entreprises devraient donc se concentrer sur leur approche des risques politiques, qui pourraient provoquer des pertes d’exploitation, des perturbations dans la chaîne d’approvisionnement, des barrières commerciales, ainsi que des dommages à des biens et même des préjudices corporels aux employés, dans les secteurs dans lesquels elles opèrent.

Dans un environnement opérationnel sans doute difficile, les entreprises devraient déceler et évaluer les types de risques politiques qui pourraient avoir une incidence sur leurs activités et adapter leurs stratégies selon l’impact possible des risques. Elles devraient également surveiller de près l’évolution des risques politiques au cours de l’année 2017 et comprendre cette évolution à l’échelle macroéconomique plutôt que de considérer les risques comme des problèmes locaux.

En se concentrant davantage sur la vision d’ensemble, les entreprises seront mieux en mesure de déterminer et d’évaluer les risques et l’impact potentiel sur leurs activités, ainsi que de trouver des occasions.