Événements cygnes noirs : quatre scénarios pour les ports et les terminaux

Le 12 août 2015, le port de Tianjin, en Chine, a été frappé par une explosion qui a donné lieu à l’un des plus importants sinistres d’origine humaine survenus dans un port.  L’indemnisation des dommages assurés causés par cet événement est estimée à environ 874 millions de dollars américains.

Des pertes découlant des dommages aux infrastructures du port, y compris au fret (par exemple, un nombre élevé de dommages automobiles), et des dommages causés aux infrastructures et aux propriétés avoisinantes. De plus, des entreprises du monde entier ont été confrontées à l’effet paralysant de l’interruption des activités qui en a découlé.

Les événements de ce genre, dont l’incidence est grave mais dont la probabilité est peu élevée, sont appelés des événements « cygnes noirs ». Mais que peuvent faire les exploitants de ports et de terminaux pour s’attendre à l’inattendu? Pour commencer, ils peuvent apprendre des leçons tirées d’événements cygnes noirs passés pour devenir plus résilients et étudier les causes de ces événements.

Quels types d’événements cygnes noirs sont susceptibles d’avoir une incidence sur les ports et les terminaux?

Les événements cygnes noirs présentent un défi unique pour les ports et les terminaux, tant sur le plan de la difficulté de les prévoir et de les atténuer que sur le plan des conséquences potentiellement dévastatrices qu’ils peuvent entraîner.

Par conséquent, il convient d’examiner les conséquences que les événements comme ceux qui suivent pourraient avoir sur les ports ou les terminaux dans l’établissement de plans de gestion des risques et de continuité des activités.

Catastrophe d’origine humaine : On croit que la catastrophe du port de Tianjin est attribuable aux produits chimiques dangereux qui étaient entreposés sur le site.  Les conséquences de cargaisons de marchandises dangereuses possiblement déclarées erronément ou d’erreurs humaines doivent être prises en compte dans le cadre de la gestion des risques.

Catastrophes naturelles : Nombre de ports et de terminaux sont exposés à un certain degré de risque de catastrophes naturelles, allant des ouragans aux tremblements de terre.  Toutefois, une catastrophe grave comme un tsunami provoqué par un tremblement de terre ou un cyclone particulièrement puissant qui frappe directement un port pourrait entraîner des dommages à grande échelle, ou une interruption des activités.

Terrorisme : Les actifs et les infrastructures portuaires peuvent également être exposés à des actes de violence motivés par des considérations politiques liées à des grèves, à des émeutes, à des troubles civils, au terrorisme ou à du sabotage. La menace découlant de tels événements est peut-être bien comprise, mais les causes sous-jacentes de ces risques évoluent constamment et devraient faire l’objet d’un examen et d’une évaluation en continu.

Cyberattaque : Quelle proportion des activités de votre port ou de votre terminal dépend de technologies interconnectées qui sont exposées à des cyberattaques? Ces technologies sont de plus en plus à risque de subir des dommages matériels par suite d’une cyberattaque; c’est pourquoi il faut prendre des mesures pour assurer la sécurité des systèmes et des contrôles. Il faut également établir des plans de continuité des activités afin d’atténuer les perturbations qu’une attaque pourrait causer aux activités.

Les exploitants devraient procéder à des évaluations approfondies de ces scénarios de risques clés où l’on combine des analyses prospectives, des tests de résilience, un examen des assurances ainsi que des tests d’endurance financière. Une telle analyse détaillée permettra la création de contrôles plus solides, financiers ou autres, afin d’assurer la reprise durable d’un port ou d’un terminal après un événement catastrophique.