Dirigeants financiers : Trois stratégies de gestion des risques géopolitiques

L’usine d’un grand constructeur automobile a été saisie par le gouvernement du Venezuela. Les États-Unis cherchent à renégocier l’ALENA. Les tensions s’élèvent en Asie de l’Est. De grandes élections se sont tenues en France et en Corée du Sud. 

Et on n'a parlé que de cela le mois dernier. 

Le risque politique demeure élevé pour les multinationales et leur haute direction. Cela comprend les dirigeants financiers, qui sont préoccupés par le possible impact des risques géopolitiques sur les bénéfices et la croissance de leurs sociétés. Ces risques ne peuvent pas être entièrement éliminés, mais les dirigeants financiers peuvent prendre des mesures pour protéger leurs organisations. 

Contexte géopolitique défavorable

Plus de la moitié des professionnels des finances et du trésor ont examiné les répercussions des événements de nature géopolitique sur la croissance de leurs sociétés et les risques afférents, selon le Sondage 2017 sur les risques réalisé par l’Association des professionnels des finances. Ce fait n’est pas surprenant, étant donné la liste croissante des tendances politiques, économiques et sociétales qui pourraient nuire aux entreprises internationales. Parmi celles-ci, figurent :

Une période de stagnation dans l’économie mondiale. Les taux d’intérêt des pays développés demeurent faibles, tandis que la volatilité des changes est toujours élevée. Entre-temps, la croissance des marchés émergents a ralenti.

• Les mouvements antimondialisation. De grandes puissances économiques se retirent des accords commerciaux multilatéraux et ont tendance à être de plus en plus protectionnistes, ce qui pourrait entraîner une imprévisibilité accrue dans les économies émergentes.
• L’émergence d’un monde multipolaire. La Chine, l’Inde, l’Iran, le Japon, la Russie, la Turquie et les États-Unis rivalisent entre eux pour des sphères d’influence dans de nombreuses régions du monde. Et il y a de fortes chances que les intérêts de ces pays entrent en conflit. 

Agir

Les risques qui découlent de ces tendances peuvent avoir des conséquences considérables pour les multinationales : empêchement d'exécution de contrat, expropriation d’actifs par le gouvernement, interruptions de la chaîne d’approvisionnement et blessures physiques des employés. Néanmoins, les professionnels des finances peuvent collaborer avec leurs équipes de gestion des risques, ainsi que d’autres entités, afin de se protéger contre ces risques potentiels. 

Les dirigeants financiers devraient entre autres chercher à :

1. Gérer les risques liés au crédit. Une crise économique se traduit souvent par des défaillances sur le marché garanti par l’État, dans le secteur public et dans le secteur privé. Il est donc recommandé que les entreprises examinent les procédures de contrôle du crédit et évaluent les possibles répercussions des risques politiques sur leurs clients et leurs fournisseurs.
2. Consolider les chaînes d’approvisionnement. Il est important de comprendre comment une crise dans un pays peut causer la perturbation de votre chaîne d’approvisionnement mondiale. En outre, vous devez posséder un plan d’intervention qui permet l’utilisation de fournisseurs ou de ports de rechange, ainsi que de communiquer avec les clients et les fournisseurs au besoin.
3. Protéger le personnel. Les professionnels des finances ne tiennent pas toujours compte de cet aspect, mais il s’agit d’un élément essentiel pour toute entreprise. Élaborez et testez à l’avance votre plan de gestion de crise pour assurer une communication efficace lors d’une crise et tout de suite après.

Aucune organisation d’envergure mondiale n’est entièrement à l’abri de ces risques et il est presque impossible de prévoir l’endroit et le moment où un événement lié à des risques politiques aura lieu. Mais en prenant ces mesures, les dirigeants financiers peuvent mieux se préparer à de tels événements et protéger les actifs, le personnel et les résultats de leurs sociétés.